Pour synthétiser en une page une expérience aussi enrichissante et totale, il convient d'évoquer en premier lieu le contexte. C'est que le contexte détermine toutes les problématiques, réussites ou autres composantes de l'expérience professionnelle vécue cet été.
En effet, la clé de la réussite de nos missions au Pérou fut sans conteste l'adaptation. L'adaptation à la culture, aux modes de vie, aux méthodes de travail, à la structure des organisations collaboratrices ou simplement adaptation à la langue (accent péruvien ou parfois seulement Quechua). On touche là à l'un des grands enseignements de mon expérience au Pérou : apprendre à communiquer, collaborer et travailler avec des gens totalement différents qui n'ont jamais rencontré d'occidentaux. C'est principalement car nous avons travaillé avec des populations rurales et isolées que je formule la problématique centrale de ma mission comme suit : réussir à s'adapter au contexte et aux modes de communication des locaux afin de percevoir leurs besoins et d'établir des priorités de financement et d'aide pour leurs projets. Cela passe par comprendre, par exemple, le besoin vital que peut représenter la construction d'un « bañadero » pour les lamas malades d'un berger des hauts plateaux andins. Le plus difficile étant de concilier l'aide d'urgence à la population nécessiteuse et les projets durables utiles à un grand nombre de personnes qui constituent l'objectif de l'association Mission Quechua.
Mon rôle au sein de l'organisation Mission Quechua fut double : sur place, améliorer le quotidien de populations andines isolées en élaborant et choisissant des projets sur demande des populations et en amont puis en aval, préparer puis garantir, en tant que Président de l'association, la continuité et la viabilité avec et pour les années futures.
C'est ainsi que malgré des difficultés inévitables d'adaptation et de compréhension, d'efficacité dans le travail du groupe, de rigueur dans les réunions tenues à 4500 m d'altitude avec des bergers ou encore de motivation du groupe, la perspective générale du travail accompli fut, pour tous et surtout pour les péruviens reconnaissants avec qui nous avons travaillé, très positive et de ce fait très riche en enseignements. C'est ce que je vais tenter d'expliquer et d'exposer par ce rapport de stage.
[...] Notons que c'est encore grâce à cette route financée par Mission Quechua, que tout le matériel nécessaire à l'élaboration de ces projets a pu être acheminé. Autre projet développé dans la région en partenariat avec toutes les autres communautés paysannes avoisinantes, celui du traitement de la laine de vigogne. La vigogne est un animal protégé des hauts sommets andins. Il possède la laine la plus chère du monde c'est pourquoi chaque communauté paysanne organise au cours de l'année des « chiaccus de vicuñas » pour capturer, tondre puis relâcher ces animaux sacrés du paysage andin. [...]
[...] L'impact est alors immédiat car nous répondons à une demande formulée avant notre arrivée. De plus, la gratitude de la population à notre égard souligne un peu plus le fait que nous leur avons énormément apporté en finançant des projets qui leur sont vraiment utiles. De plus, pendant l'année, certains contacts continuent de formaliser des projets afin de nous les soumettre par l'intermédiaire de Climaco. Par notre action durant l'été nous contribuons donc, indirectement, durant toute l'année à l'élaboration de projet pour l'été prochain. [...]
[...] Pour les Péruviens de la région de Huancavelica, nous suscitons dans un premier temps de la curiosité. Il est vrai que les Européens se font rares dans cette région isolée et très peu touristique. Tout au long de notre séjour, les Péruviens ont été très accueillants en général, et lors de la mission, cette attitude est restée inchangée. Mais c'est en nous voyant avec les officiels de la San Javier del Peru que les habitants de Huancavelica s'interrogèrent sur notre rôle dans leur ville. [...]
[...] En effet, même si généralement, nous travaillions en binôme sur les projets, les décisions générales concernant les plus grands projets étaient prises à cinq. En tant que Président de l'association, je n'avais pas fait le choix de faire valoir mon pouvoir de décision pour imposer ma vision des choses. Chacun d'entre nous était placé sur le même plan, ceci dans le but d'impliquer tout le monde au maximum et de conserver une ambiance de travail sereine au sein du groupe. Ce mode de travail en équipe est une composante essentielle des enseignements que je tire de mon expérience cet été. [...]
[...] Par ailleurs, Victor Quispe, basé à Lima, alarmé par le premier groupe des difficultés rencontrées avec l'administration à l'UDEA avait programmé une réunion pour mettre les choses au clair entre Mission Quechua et l'administration. Ce fut sans succès car pour faire évoluer les choses nous avons été obligés de convoquer une nouvelle réunion avec les membres de l'administration afin d'imposer nos choix de projets. De cet épisode délicat nous sortîmes grandis car il a fallu faire preuve d'une grande motivation et réactivité pour parvenir à faire évoluer les choses et notamment pour mettre en place un système de concours étudiant avec à la clé une prime pour le financement du projet retenu par Mission Quechua lors du prochain été. [...]
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